L’école d’ingénieurs a dévoilé sa feuille de route pour les prochaines années. Elle place l’innovation au coeur de sa stratégie, en renforçant son action autant auprès des chercheurs que de acteurs économiques du territoire.

Le projet de transformation de Centrale Marseille, l’un des 10 établissements du groupe des Écoles Centrales, vise à construire une école d’ingénieurs plus en phase avec les enjeux technologiques, environnementaux et sociétaux du monde actuel. Arrivée il y a 18 mois à la tête de l’établissement, sa directrice Carole Deumié souhaite, notamment, mettre l’innovation au cœur du projet pédagogique, et développer les partenariats avec le secteur économique et social.

Nous souhaitons capter très tôt l’envie, avec une filière entrepreneuriale et à un préincubateur

Carole Deumié

Capter très tôt l’envie d’entreprendre

Le soutien appuyé à l’innovation sera encouragé par une double démarche. D’une part en essayant de mieux détecter les idées dans les laboratoires de l’école pour identifier leur potentiel sur le marché. D’autre part en poussant les étudiants à l’entrepreneuriat grâce à différents dispositifs. « Nous souhaitons capter très tôt l’envie, avec une filière entrepreneuriale et à un préincubateur, “le Deck”, qui permettra aux étudiants de travailler avec les nombreux incubateurs présents sur le territoire », explique Carole Deumié.

Cette petite structure sera intégrée à un nouvel espace en construction, le « Marseille Creativity Center », dont l’école veut faire un lieu de création, d’échanges et d’émulation. Cet espace de 4000 m2 sera installé dans la Technopôle du Château-Gombert en 2022. Enfin, un dispositif d’open innovation, qui inscrit la démarche de gouvernance plus horizontale que promeut l’établissement, permettra à tout type de projets, y compris des partenariats avec des entreprises, d’être proposés par n’importe quel membre de l’école.

Créer cinq chaires en quatre ans

En matière de partenariats également, l’école se veut ambitieuse, avec la création de cinq chaires dans les quatre prochaines années. Si rien de concret n’a encore abouti, l’école affirme « être à l’écoute » de son territoire et compte privilégier des thématiques et des entreprises de sa région. « Nous souhaitons nous inscrire dans la continuité des partenariats que nous avons déjà développés, sur la mer et le littoral, les nouvelles énergies comme l’éolien flottant, mais également la santé et la protection des données. »

Centrale Marseille compte aussi développer l’ouverture aux projets d’entreprises de ses différentes plateformes de recherche, et approfondir sa politique d’apprentissage qui permet déjà aux étudiants de suivre, dès la première année, leur formation en alternance. « C’est un élément structurant à Centrale Marseille, qui crée des liens privilégiés avec le monde de l’entreprise et permet aux étudiants d’être des messagers des besoins du monde économique. »

former des ingénieurs capables de développer en profondeur la responsabilité sociétale des entreprises.

Carole Deumié

Former des ingénieurs « responsables »

Derrière ces velléités de transformation apparaît en filigrane l’idée de rénover et de décloisonner la formation des ingénieurs. « Nous souhaitons leur donner les éléments pour qu’ils comprennent le monde et l’évolution des entreprises : former des ingénieurs capables de développer en profondeur la responsabilité sociétale des entreprises. » Dans les enseignements, cette ambition se traduira par l’intégration de disciplines plus transversales, intégrant des cours de sciences humaines et sociales.

En matière de partenariat et de recherche, l’école souhaite mettre en lien ses propres laboratoires avec des structures de recherche orientées sur les enjeux environnementaux, telles que l’IRD, et encourager les chercheurs à s’intéresser à ces thématiques. « Par rapport aux entreprises, nous continuerons à travailler avec les mêmes partenaires, mais en tâchant de privilégier des projets à forte valeur ajoutée en matière de responsabilité sociétale et environnementale. »