Christian Deleuze (AFPC) : « Instaurer une relation de confiance pour travailler ensemble »

1 juillet 2024

Récemment élu à la présidence de l’Association française des pôles de compétitivité (AFPC), Christian Deleuze a fait part de ses ambitions pour son mandat. Se plaçant dans la continuité de son prédécesseur, il veut accentuer les collaborations entre acteurs publics et privés en misant sur leur envie et leur besoin de travailler dans une approche transectorielle. Objectif : accélérer l’innovation dans une compétition aujourd’hui mondiale.

POC Média : Pouvez-vous rappeler ce que sont l’Association française des pôles de compétitivité (AFPC) et ses missions ?

Christian Deleuze : L’AFPC est une association représentant l’ensemble des pôles de compétitivité et fédérant 54 des 56 pôles labellisés pour la phase V. Ces derniers comptent 20 000 entreprises innovantes de tous les secteurs industriels. Sa mission est, notamment, d’être l’interlocuteur « pôles » auprès des pouvoirs publics pour qu’ils puissent pleinement jouer leur rôle : accélérer l’innovation française et, ainsi, contribuer à créer de la valeur et des emplois dans les territoires. Cela implique de faciliter les partenariats de recherche et collaborations entre acteurs publics et privés. Bien entendu, notre fonction ne s’arrête pas au territoire national : l’AFPC représente les pôles français au niveau de l’Union européenne, au sein de le l’ECA (Association européenne des clusters), où elle défend le rôle des clusters comme outils efficaces d’innovation et de compétitivité, et valorise le savoir-faire national auprès des laboratoires de recherche comme des entreprises des autres pays de l’UE. Ce qui permet de porter des projets de recherche d’envergure européenne depuis le sol français. L’AFPC a également pour mission de favoriser les bonnes pratiques et de mutualiser les actions entre pôles. Ainsi, elle a soutenu l’effort des pôles pour accompagner leurs membres à l’Europe et être eux-mêmes impliqués dans des projets européens.

Vous venez d’arriver à la présidence de l’AFPC en remplacement de Jean-Luc Beylat. Quelles sont les priorités sur lesquelles vous souhaitez vous focaliser ?

C. D. : Mon mandat se place dans la continuité de celui de mon prédécesseur. Jean-Luc Beylat a beaucoup œuvré pour la relabellisation des pôles de compétitivité et les défis des phases IV et V. Je souhaite, avec le nouveau conseil d’administration, poursuivre ce travail et renforcer ce label, sa reconnaissance comme auprès du SGPI, des fonds d’investissement, etc. Avec le programme France 2030, il y a un besoin sans cesse renouvelé de mobiliser des moyens transdisciplinaires pour innover, et les pôles de compétitivité sont le lieu idéal où se rencontrent ces talents.

Quelle est votre vision des partenariats public-privé en matière de recherche et innovation ?

C. D. : Les pôles de compétitivité sont là pour aider à instaurer une relation de confiance entre les acteurs publics et privés afin qu’ils travaillent ensemble. Leurs collaborateurs ont noué des relations de proximité avec les acteurs académiques. C’est dans l’optique de nourrir l’innovation par l’excellence académique que l’AFPC a récemment signé une convention de partenariat avec l’Agence nationale de la recherche (ANR). Au quotidien, cela passe par des mises en relation, de l’accompagnement, et du scouting d’innovation. L’AFPC aide également les industriels à accéder à l’excellence académique, et facilite l’accès au marché d’innovations technologiques. Les déterminants de l’innovation étant devenus transectoriels (décarbonation, numérisation, IA…), il est fondamental que ces acteurs se regroupent et pensent l’innovation en fertilisant les filières de manière croisée, pour être forts. Pour autant, il est aussi déterminant d’avoir un engagement de la recherche sectoriel, des filières organisées, pour obtenir une innovation de qualité.

Les pôles auront-ils un rôle à jouer dans le déploiement de ces écosystèmes?

C.D.: Avec ce programme France 2030 – nous devons nous assurer qu’il sera pérennisé, quel que soit le gouvernement élu –, et qui s’appuie sur le modèle de projets collaboratifs public-privé et sur un modèle d’écosystèmes partagés entre entreprises et académiques, je suis convaincu que les pôles auront un rôle essentiel à jouer. En effet, Innover, transformer la science, la technologie, en innovations utiles à nos concitoyens, c’est créer des emplois pour nos talents et produire de la valeur économique. C’est contribuer à l’avenir et à l’indépendance de la France et de l’Europe. C’est indispensable.

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