Les 19 et 20 mars 2025, le Palais des Congrès de Tours accueille la 9ᵉ édition du Congrès France Bioproduction, coorganisé par Polepharma et Medicen Paris Région. Ce rendez-vous annuel rassemble industriels, chercheurs et pouvoirs publics, et participe à renforcer la montée en compétence des acteurs, soutenir l’innovation, et renforcer la souveraineté française en bioproduction.

La filière de la bioproduction en France s’est fixée un cap ambitieux d’ici 2030 : doubler la part des biomédicaments produits en France, faire passer le nombre d’emplois dans le secteur de 10 000 à 20 000, et permettre l’émergence d’au moins une nouvelle licorne ainsi que cinq nouvelles Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) dans la biotech. Cette ambition repose sur plusieurs piliers : l’innovation technologique, le soutien financier à la R&D et l’adaptation du cadre réglementaire.

Le gouvernement, via France 2030, a mobilisé 800 millions d’euros pour soutenir les acteurs du secteur. L’enjeu est double : accélérer l’industrialisation des innovations biopharmaceutiques et garantir un accès rapide aux traitements innovants. En parallèle, des initiatives comme le Campus Biotech Digital – qui réunit bioMérieux, Novasep, Sanofi et Servier – visent à former la nouvelle génération d’experts en bioproduction.

Pour ce faire, la filière doit rendre son appareil productif plus flexible, améliorer son offre de formation, ou encore assurer ses approvisionnements en matières premières stratégiques. C’est sur ces points que le Congrès France Bioproduction 2025 entend apporter des réponses concrètes.

Sanofi et Servier, acteurs de la bioproduction française

Parmi les acteurs engagés dans cette transformation, le groupe Servier joue un rôle clé, comme il l’avait présenté lors de la dernière Matinale de POC Media dédiée à la bioproduction. A titre d’exemple, l’entreprise a inauguré une nouvelle unité de bioproduction à Gidy, avec un investissement de 86 millions d’euros. Cette infrastructure pourra produire ses propres lots cliniques et éviter la dépendance aux prestataires externes.

De son côté, Sanofi peut mettre en avant son projet Modulus, une usine pensée comme un « Lego industriel ». Installée à Neuville-sur-Saône, elle est conçue pour produire différents biomédicaments de manèire flexible.

Anticiper les mutations du secteur

Cette édition 2025 sera marquée par des échanges stratégiques entre les grands industriels, les start-up biotech et les pouvoirs publics. Parmi les sujets au programme :

• L’industrialisation des biomédicaments : comment optimiser la montée en échelle des innovations issues de la recherche ?
• La flexibilité et l’agilité dans les infrastructures : le modèle Modulus de Sanofi comme exemple.
• L’essor des anticorps monoclonaux et des thérapies géniques et cellulaires : comment la France peut-elle devenir un leader sur ces segments ?
• Les stratégies de formation et d’attractivité des talents : un enjeu clé pour éviter la fuite des cerveaux et structurer une main-d’œuvre qualifiée.

En rassemblant plus de 600 experts, le Congrès France Bioproduction 2025 se positionne comme un levier d’intelligence collective pour répondre aux défis communs. La souveraineté sanitaire française passe par une bioproduction robuste et innovante : c’est cette ambition qui guidera les échanges à Tours.