France 2030 : retour sur 2023, année d’accélération

18 juin 2024

Le Secrétariat général pour l’investissement, chargé du programme France 2030, a publié son rapport d’activité 2023. L’occasion de revenir sur les principales avancées concernant le transfert de technologies et l’écosystème d’innovation de l’an dernier.


Le contexte. Le 12 juin, le rapport d’activité 2023 du programme France 2030 est publié par le Secrétariat général pour l’investissement. Lancé en 2021, le plan recense, à fin décembre 2023, le financement de près de 3650 projets et le soutien d’environ 6000 bénéficiaires (dont 4200 structures uniques), totalisant quelque 29,9 milliards d’euros (sur les 54 Mds € budgétés).

Transfert de technologies. France 2030 a vu, en 2023, les annonces des lauréats du dispositif « maturation/prématuration » : un financement de 282,2 millions d’euros a été attribué à 15 consortiums, parmi lesquels SciTy en faveur des mobilités et villes durables. En janvier dernier, le consortium H2DEC est lancé. Entre 2024 et 2027, il doit financer 65 projets en prématuration et 30 projets en maturation sur l’hydrogène vert. De plus, 29 pôles universitaires d’innovation (PUI) ont été soutenus à hauteur de 166 M€ pour coordonner le transfert de technologies issues de laboratoires. Outre les PUI, 43 PEPR (programmes et équipements prioritaires de recherche ont été initiés pour le financement et le pilotage de la recherche) : 26 d’entre eux sont liés à des stratégies nationales d’accélération, tandis que 17 sont qualifiés d’exploratoires.

Greentech. Dans le cadre du Plan France 2030, des dispositifs de soutien à la recherche ont été déployés en faveur, entre autres, d’un mix énergétique plus décarboné et diversifié. Ainsi, le programme de recherche « Technologies avancées pour les systèmes énergétiques », piloté par le CEA et le CNRS, a démarré en 2023. Doté d’un budget de 45 M€, il vise à faire émerger des innovations de rupture au travers de 15 projets collaboratifs. Autre exemple avec le programme de recherche « Batterie », porté également par le CEA et le CNRS. Financé à hauteur de 50,5 M€, il a pour ambition de créer des batteries plus performantes avec des chimies innovantes, des systèmes de gestion intelligente et des outils de caractérisation/simulation. Dans le cadre de la fabrication de batteries, un fonds avait été lancé par Demeter et EIT Innoenergy pour financer des projets sur les métaux critiques.

Santé. L’année 2023 a été celle de la création de l’Agence de l’innovation en santé (AIS). Sa mission : piloter les travaux interministériels pour favoriser l’émergence, le développement et la diffusion de solutions novatrices de rupture. Dirigée par Lise Alter, cette structure a publié sa feuille de route 2023-2025 en novembre dernier, constituée de 12 travaux prioritaires articulés autour de cinq piliers. À l’heure actuelle, la France se classe comme le deuxième pays européen en matière de thérapies innovantes.

Numérique. Le programme France 2030 vise à asseoir la souveraineté numérique de la France en travaillant sur plusieurs volets : la robotique, la cybersécurité ou, encore, l’intelligence artificielle. Dans ce cadre, plusieurs actions ont été menées en 2023 pour encourager l’innovation, en particulier dans la recherche exploratoire en matière de fabrication électronique. L’année a également été marquée par le financement de projets sur différents volets de l’intelligence artificielle. Un de ces volets vise à privilégier la frugalité des IA en consommation énergétique et en données, conduisant au lancement du dispositif DIAT (Démonstrateurs d’IA frugale au service de la transition énergétique des territoires). En mars 2024, un PEPR de 73 M€ a d’ailleurs été lancé dans le cadre de France 2030. Le programme France 2030 souhaite également construire un écosystème de premier plan dans le domaine quantique. Avec le soutien de l’État, plusieurs avancées ont été effectuées. Par exemple, la start-up Quandela a réussi à développer une architecture évolutive et tolérante aux fautes. L’École normale supérieure est parvenue également à démontrer un qubit insensible à l’erreur d’inversion de valeur pendant 15 secondes.

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