Inria s’associe au Cancéropôle Paca
Première équipe projet monté par Inria avec l’Inserm, baptisé COMPO, en 2021. Elle a été monté avec les équipes du Centre de recherche en cancérologie de Marseille sur le campus de l’hôpital de La Timone (AP-HM) de Marseille
Le Centre Inria d’Université Côte d’Azur, ex-Inria Sophia Antipolis, vient de rejoindre le Cancéropôle Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ce rapprochement confirme la montée en puissance de la santé dans les thématiques prioritaires de recherche d’Inria.
Inria vient de rejoindre les huit membres fondateurs du Cancéropôle, en intégrant le groupement d’intérêt public de la structure. Les sept cancéropôles sont chargés de coordonner et de structurer les acteurs de la recherche en oncologie menée sur leur territoire. Cet accord permet à Inria de participer davantage aux échanges avec la communauté du Cancéropôle. Il prévoit également la mise en place d’échanges sur des thématiques plus précises, comme l’IA et le cancer. « Des projets sont déja en cours, dont un à Nice, pour analyser par des algorythmes d’IA des images TEP (tomographie par émission de positrons) de patients atteints de cancer du poumon métastasiques. L’objectif etant de pouvoir prédire l’efficacité d’un traitement par immunothérapie pour un patient donné », explique Clara Ducord, directrice du Cancéropôle. Les domaines de recherche ne s’arrêteront pas à l’intelligence artificielle. « Nous allons aussi travailler sur les sujets d’analyse biologique ou de génomique, et plus globalement sur les domaines des »Omics » », rappelle Maureen Clerc, directrice du centre Inria d’Université Côte d’Azur.
Des collaborations historiques en Paca
Le centre Inria en Paca a développé, dès les années 1990, ses recherches dans le domaine de la santé, notamment dans l’imagerie. Aujourd’hui, l’institut mène toujours des travaux en lien avec ce secteur, à l’instar d’un projet sur la modélisation de l’évolution des cellules tumorales. Inria a également commencé à nouer des liens avec les acteurs de la santé. L’institut a ainsi constitué sa première équipe projet avec l’Inserm, en 2021, à l’issue d’une collaboration avec les équipes du CRCM, Centre de recherche en cancérologie de Marseille (Inserm/CNRS/Aix-Marseille Université/Institut Paoli-Calmettes) sur le campus de l’hôpital de La Timone (AP-HM) de Marseille. L’équipe baptisée COMPO travaille sur la mise au point d’outils informatiques pour accompagner les oncologues dans leur prise de décision et développer des thérapies personnalisées.
L’écosystème régional a également favorisé les coopérations entre les acteurs du numérique et de la santé. L’Institut 3IA Côte d’Azur, dont Inria est, bien entendu, un pilier, a fait de la santé un axe prioritaire. Les acteurs de la santé se sont aussi tournés davantage vers le domaine du numérique. « Depuis cinq ou six ans, le secteur hospitalier de la Côte d’Azur a particulièrement développé ses activités de recherche », souligne Maureen Clerc. Inria souhaite ainsi profiter de cette tendance pour pérenniser ses collaborations avec l’hôpital. « Nous cherchons avant tout à accroître les échanges d’expertise entre nos équipes et celle du Cancéropôle. C’est le moyen de savoir qui a besoin de quoi, et de monter éventuellement des formations. C’est aussi un moyen d’entrer en contact avec des entreprises et des start-up de la santé », complète Maureen Clerc.
Car sur les données de santé
Cet accord s’inscrit plus largement dans une dynamique nationale de convergence du numérique et de la santé, sur le modèle du Health Data Hub, créé en 2019. Le centre Inria d’Université Côte d’Azur y a d’ailleurs un projet labellisé, et vient aussi d’obtenir son agrément pour le Système national des données de santé (SNDS). Le centre Université Côte d’Azur participe également à l’effort de structuration du secteur de l’e-santé, qui se construit autour du PariSanté Campus. Le centre est partie prenante de PariSanté Campus, et suit les activités du laboratoire Bernoulli Lab commun à l’AP-HP et à l’Inria.