La chaire Ingénierie des Bétons veut accélérer sa politique de partenariat
Céline Florence, directrice de la chaire IdB
Après six ans d’existence, l’heure était au bilan pour la chaire Ingénierie des bétons (IdB). Renouvelée au moins jusqu’en 2024, la chaire – fruit d’un partenariat entre la Fondation d’entreprises École française du béton (EFB) et l’ESTP Paris – souhaite s’ouvrir à de nouvelles entreprises. La responsable de la chaire, Céline Florence, détaille pour POC Valorisation les objectifs de cette politique.
Pour les industriels du bâtiment, le doute n’a plus sa place : l’avenir du secteur est à la construction durable. Sans surprise, le béton et ses applications font partie des matériaux qui doivent évoluer pour répondre à l’enjeu climatique actuel. C’est justement pour soutenir la recherche et l’innovation dans ce domaine qu’a été créée, en 2014, la chaire Ingénierie des bétons (IdB), financée par des industriels cimentiers via l’EFB et l’ESTP Paris – école internationale spécialisée dans la construction durable.
Trois thèses et plusieurs publications scientifiques
Pour Céline Florence – qui a pris la responsabilité de la chaire IdB il y a un an –, le bilan est jusqu’à présent plus que positif. « Cette première période de cinq ans nous a permis de mettre en place les outils et la structuration nécessaires à l’aboutissement de nos premiers partenariats. Que ce soit avec des industriels, les pouvoirs publics ou, encore, l’Irex – l’Institut pour la recherche appliquée et l’expérimentation en génie civil. »
Trois thèses ont été soutenues. Une quatrième thèse est toujours en cours d’étude. Elle rassemble la chaire Idb, le cimentier Vicat et l’industriel FRD – pour fibres recherche développement. Cette chaire porte sur le développement de béton associant des fibres végétales. « Pour le moment, aucun brevet n’a été déposé, mais nous sommes fiers d’annoncer que la chaire a bénéficié de neuf publications dans des revues scientifiques de rang A, ainsi que de 20 communications dans des conférences nationales et internationales », se félicite Céline Florence.
Mieux valoriser les résultats des chercheurs
Pour la directrice de la chaire, il est temps que l’Ingénierie des bétons passe à la vitesse supérieure. Comment ? En accélérant sa politique de partenariats et en s’ouvrant à de nouvelles entreprises. « De nombreuses avancées sont envisageables ou à l’étude pour l’intégration du numérique dans les processus de fabrication. On peut penser à la connectique ou à l’intelligence artificielle, directement incorporées dans le béton », avance la directrice de chaire. « L’idée est d’être à l’écoute des besoins des industriels pour, ensuite, proposer des solutions à différentes échelles : du projet étudiant à la thèse en bonne et due forme », ajoute-t-elle.
L’objectif reste l’implication des entreprises dans de nouveaux projets de recherche. « Nous sommes persuadés que c’est en valorisant les résultats des chercheurs – par le biais de publications scientifiques, de mises en place de séminaires, de conférences… – que nous pourrons mieux nous inscrire dans les différents écosystèmes industriels et économiques, et dans des chaînes de valeur inédites gravitant autour des nouveaux matériaux », poursuit Céline Florence.
Améliorer la transversalité entre recherche et enseignement
La chaire IdB doit également se préparer à accueillir la nouvelle génération d’ingénieurs sur le marché du bâtiment. « L’un de nos objectifs est de parvenir à transférer plus rapidement nos résultats aux élèves et aux nouvelles générations amenées à travailler le béton. » Crainte d’une pénurie de compétences dans les années à venir ? « Non, plutôt la nécessité pour les futurs professionnels d’être polyvalents et d’intégrer toujours plus les composants durables dans les projets », tranche la directrice de chaire.