Wavbrain détecte le manque de vigilance des automobilistes grâce à l’IA
La start-up toulousaine Wavbrain a créé un code d’intelligence artificielle capable de détecter la phase de somnolence au volant, et qui tient dans un appareil de seulement quelques centimètres carrés. La société se consacre dorénavant à créer un modèle d’IA générative, afin d’obtenir d’autres algorithmes adaptés aux systèmes embarqués.
« La création de ce code, c’est de l’artisanat ». Jean-Pascal Aubert, cofondateur et dirigeant de la start-up toulousaine Wavbrain, s’apprête à mettre sur le marché, d’ici début 2024 son premier appareil d’à peine quelques centimètres carrés. Grâce à un code d’IA élaboré par l’entreprise, cet outil analysera l’activité électrique du cerveau, telle un électroencéphalogramme (EEG), et détectera la phase d’hypovigilance chez les conducteurs.
« C’est la principale source d’accident en voiture. La législation oblige les nouveaux véhicules à être équipés de systèmes de détection de l’hypovigilance. Les outils actuels sont basés sur les mouvements de la tête, le clignement des yeux, ou encore les coups de volant. Ces détections sont tardives et empêchent peu d’accidents », témoigne Jean-Pascal Aubert.
Spin-off de l’INP de Toulouse, Wavbrain a réussi cette prouesse grâce à son expertise en IA embarquée. « Les signaux des EEG nécessitent habituellement des outils massifs pour être analysés. Nous sommes parvenus à interpréter ces donnéesgrâce à cet algorithme portable, suffisamment économe en énergie et en données lors de sa phase d’apprentissage pour être intégré sur des microcontrôleurs », détaille Jean-Pascal Aubert. Ainsi, le dispositif de taille réduite peut être placé dans un bandeau, ou un appui-tête. Les premiers tests ont révélé que l’appareil de Wavbrain détectait les phases d’hypovigilance dans 99 % des cas.
Forte de ces excellents résultats, la start-up finalise actuellement le design de son dispositif. « Le secteur du bâtiment s’y intéresse pour détecter la fatigue chez les conducteurs d’engins ou les personnes en haute altitude. L’aéronautique également, pour intégrer notre appareil aux casques des pilotes », poursuit Jean-Pascal Aubert.
De l’artisanat à l’IA générative
Composée aujourd’hui de trois personnes et accompagnée par Toulouse Tech Transfer, membre du Réseau Satt, WavBrain aperçoit déjà d’autres applications possibles grâce à ces codes d’IA capables de tenir dans de petits processeurs. « Les ondes des EEG sont propres à chacun, et pourraient servir à se connecter de manière très sécurisée à des systèmes informatiques. Nous nous penchons également sur l’apnée du sommeil, qui nécessite aujourd’hui de lourds équipements que nous pourrions réduire », ajoute le dirigeant.
Au-delà de ces premières applications, Wavbrain ambitionne d’industrialiser la production de codes adaptés aux objets embarqués. « Nous aurons recours à des IA génératives, afin de créer de nouveaux codes à partir des précédents », relate Jean-Pascal Aubert. Mais pour développer un outil de ce type, il faut que l’IA générative ait une phase d’apprentissage avec suffisamment de données pour s’entraîner. « Il faut qu’un maximum de gens l’utilisent et apprennent au système à programmer ainsi. Nous avons donc passé des accords avec plusieurs écoles d’ingénieurs, et avons formé un consortium afin de réussir à créer cet outil de génération de codes d’IA embarquée ».
Réseau SATT
Le Réseau SATT fédère, en France, treize Sociétés d’accélération du transfert de technologies (SATT). Engagées dans le dynamisme économique grâce aux innovations scientifiques, les SATT apportent aux entreprises des solutions technologiques dérisquées, à fort potentiel, pour gagner en compétitivité. Avec plus de 700 start-up créées, les SATT sont les premiers acteurs de proximité du Plan Deeptech de l’État, opéré par Bpifrance. Elles sont connectées au quotidien à plus de 150 000 chercheurs et offrent un accès privilégié aux innovations des laboratoires publics. Fortes de leur réseau national, elles sont les partenaires stratégiques des entreprises en quête de croissance par l’innovation. Plus d’informations sur : www.satt.fr
Photo d’illustration : Dan Gold / Unsplash