Les activités R&D de Carnauto ciblaient notamment les matériaux innovants et leurs procédés de fabrication (© Christian Morel / CEA).

Entre 2015 et 2021, les Instituts Carnot ont été soutenus par les pouvoirs publics pour se structurer en « filières ». Une dynamique qu’ils poursuivent à travers la création d’alliances thématiques. Héritier des filières Carnauto et Aircar, le « réseau Carnot des mobilités », nouvellement constitué, est piloté par le Carnot Ingénierie@Lyon.

« Pendant six ans, nous avons appris à nous connaître et sommes allés ensemble au-devant des TPE, PME et ETI. » Lilian Martinez, délégué au développement partenarial du Carnot Ingénierie@Lyon, dresse un bilan positif de la structuration des instituts en « filières », opération soutenue à hauteur de 70 millions d’euros par le PIA entre 2015 et 2021. Sur les huit filières mises en place, l’Institut Ingénierie@Lyon participait à quatre d’entre elles, dont celles dédiées à l’automobile, Carnauto, et à l’aéronautique, Aircar. Deux filières désormais rassemblées dans un « réseau Carnot des mobilités ».

Un réseau composé de neuf Instituts Carnot

« Nous partageons un historique commun et nous avons, dans le cadre des filières, structuré nos plateformes dans une offre lisible pour les entreprises. Nous souhaitons poursuivre cette dynamique », appuie Lilian Martinez. Piloté par Carnot Ingénierie@Lyon, le nouveau réseau regroupe six autres instituts déjà engagés dans Carnauto et Aircar (IFPEN Transports Énergie, ESP, Chimie Balard Cirimat, Télécom & société numérique, CEA-List, ARTS), auxquels se sont greffés Clim’adapt (Cerema) et MERS (Ifremer).

Un élargissement bienvenu pour traiter des mobilités dans leur globalité. « Aujourd’hui, à l’heure du MaaS [Mobility as a Service], on ne peut plus penser, d’un côté, l’automobile et, de l’autre, l’aéronautique. Des sujets plus vastes, tels que les infrastructures ou la multimodalité, doivent être intégrés dans une approche davantage systémique », expose Lilian Martinez. Des enjeux qui se reflètent dans les cinq groupes de travail mis en place : « décarbonation des mobilités », « outils numériques », « développement durable », « transport multimodal » et « bien-être des usagers et riverains ». Chacun d’entre eux étant décliné en sous-thèmes (carburants alternatifs, cybersécurité, allongement de la durée de vie des batteries, qualité de l’air, etc.).

Journées techniques et salons professionnels

Concrètement, le « réseau Carnot des mobilités » va organiser des journées techniques – baptisées « Techdays » – à destination des industriels, dans des formats différents selon la taille des entreprises : sessions individuelles pour les grands groupes et ETI, sessions collectives pour les PME et start-up. Par ailleurs, les membres du réseau vont mutualiser leurs moyens pour participer à des salons professionnels, à l’image du prochain Salon international de l’industrie ferroviaire, Sifer 2023. « En tant qu’Institut Carnot Ingénierie@Lyon seul, nous n’y serions pas forcément allés. Mais avec le réseau, nous pouvons nous projeter à cette échelle européenne et internationale », souligne Lilian Martinez.

Si, à l’époque des filières, les Instituts Carnot avaient pu recruter du personnel grâce aux financements associés, les nouvelles alliances doivent compter sur leurs propres budgets. Néanmoins, pour faire vivre les activités à l’échelle du réseau des mobilités, Lilian Martinez indique que les futurs appels à projets internes, dédiés à l’affectation de l’abondement versé par l’ANR pour le ressourcement scientifique, veilleront à faire émerger des projets portés par des équipes inter-Carnot.

Par ailleurs, pour ne pas perdre le fruit du travail réalisé dans le cadre des filières, les sites web des filières Carnauto et Aircar ne seront pas fermés, mais resteront actifs et pourront toujours servir de porte d’entrée aux industriels intéressés. « Nous continuerons à exploiter tout ce que nous avons structuré ces dernières années », conclut Lilian Martinez.