Le CNRS lance un appel pour ouvrir ses plateformes aux entreprises
La plateforme Mimento, dédiée aux micro et nanotechnologies, est une des plateformes de l’institut FEMTO-ST de Besançon, un des principaux laboratoires français en sciences de l’ingénieur © Cyril Frésillon / CNRS Photothèque
Cet appel à projets vise à soutenir des chercheurs et à encourager leur ouverture au monde de l’industrie. Une initiative qui s’inscrit dans l’accélération de la la stratégie partenariale du CNRS avec le monde socio-économique.
Accessible à toutes les plateformes technologiques de recherche des laboratoires dont le CNRS assure une tutelle, ce dispositif pilote a été officiellement lancé le 1er février 2022. Objectif : sélectionner six projets lauréats à épauler. « Il s’agit en effet d’un appel à candidatures en interne, pour un programme d’accompagnement destiné aux laboratoires hébergeurs de plateformes, afin d’en favoriser l’ouverture vers le monde industriel », confirme Feryale Habchi, chargée d’études pour la direction générale déléguée à l’innovation du CNRS. Elle précise qu’il n’a pas vocation à soutenir la création de nouvelles plateformes, mais à accompagner des structures déjà existantes et disposant d’un modèle d’affaires.
Un soutien financier et humain
Pour les lauréats, le CNRS prévoit une dotation s’élevant jusqu’à 100 000 euros sur trois ans, pour chaque projet gagnant. Cette enveloppe pourra notamment être utilisée pour couvrir des dépenses d’équipement, de fonctionnement, voire de besoins RH complémentaires. Mais cela ne s’arrête pas là. « L’accompagnement prend la forme d’une dotation financière, mais aussi d’un soutien humain, à travers l’affectation d’un poste, pour le recrutement d’un ingénieur-transfert, pris en charge par le CNRS sur la durée du programme. Il devra conduire le développement de la plateforme en direction des entreprises et augmenter leur activité durant ces trois années », ajoute Feryale Habchi. Une aide précieuse pour mettre en place un modèle économique durable !
Critères et calendrier
Les candidats peuvent se faire connaître jusqu’au 1er avril 2022, via les instituts scientifiques du CNRS, qui identifieront et proposeront des projets. La présélection aura ensuite lieu en avril, d’abord sur dossier, puis sur audition. Enfin, les résultats seront communiqués aux porteurs de projets début mai. « Nos critères de sélection porteront sur la présentation de l’ambition du projet, sa viabilité, mais aussi sa capacité à atteindre un équilibre économique et la volonté de pérenniser l’action à l’issue du programme. L’envergure actuelle des relations partenariales de la plateforme avec les industriels n’est pas un critère discriminant, mais elle fera partie des points attendus lors de la présentation du projet », poursuit Feryale Habchi. Le programme est ouvert à toutes les thématiques scientifiques, que ce soit sur des équipements physiques ou virtuels, de la R&D à la recherche fondamentale.
Quel venir pour le programme ?
Au total, six projets seront soutenus durant ces trois années. Pour le moment, le dispositif est un simple pilote, la direction du CNRS verra au fil du temps si elle compte le renouveler. « Nous ne pouvons pas encore nous positionner sur une éventuelle reconduction, nous souhaitons d’abord voir le déroulement de cet accompagnement auprès des projets lauréats, puis nous déciderons en fonction de ce bilan », conclut Feryale Habchi. La liste des lauréats sera annoncée en mai..
Cette ouverture prend la suite de l’accélération de la stratégie partenariale du CNRS ces derniers mois. Pour rappel, en novembre dernier, l’organisme avait organisé l’événement LabCom au Palais Brongniart à Paris, à l’occasion de son 200e laboratoire commun signé avec TotalEnergies.