Le pôle Alpha-RLH construit une plateforme sur les nanotechnologies de surface
Réunion de lancement du projet NewSkin
Le premier avril dernier, l’Union européenne a donné le coup d’envoi d’un projet de plateforme communautaire sur les nanotechnologies et le surfaçage des matériaux. La première phase du projet, baptisé NewSkin, financé par Bruxelles à hauteur de 16 millions d’euros consiste, pour la quarantaine de partenaires européens impliqués, à construire une plateforme numérique regroupant les principaux équipements et expertises en Europe sur les nanotechnologies de surface.
D’ici à deux ans, les partenaires lanceront des appels à projets à destination des entreprises, afin d’encourager l’adoption de ces technologies. Les entreprises auront alors la possibilité de réaliser des « tests d’innovation », des preuves de concepts et des démonstrateurs. La plateforme peut également permettre à une société de repérer l’équipement qui lui convient pour réaliser un projet. « C’est de la mise à disposition de moyens techniques dans ce cas », explique Romain Hérault, chargé de mission au sein du pôle RLH, et chargé de NewSkin.
Le pôle Alpha-RLH est responsable de la création de la plateforme numérique. Installé à Talence, il a obtenu ce rôle central grâce à l’expertise reconnue de ses membres dans les technologies laser, ainsi que sur sa capacité à fédérer l’écosystème local. L’équipe s’est associée au Pôle européen de la céramique de Limoges, ainsi qu’à plusieurs autres acteurs. « Des centres techniques nous ont également exprimé leur intérêt pour développer des technologies », ajoute Romain Hérault. Alphanov, centre technologique sur l’optique et les lasers, a ainsi été intégré au projet.
Des appels à projets sur les membranes
D’ici à deux ans, le pôle Alpha-RLH participera au lancement de quatre appels à projets. Chacun des appels visera à rassembler 25 utilisateurs, dont 80% de PME. Si les thèmes n’ont pas encore été arrêtés définitivement, le pôle sait déjà qu’il proposera des projets autour des membranes, des nanotechnologies et de la texturation de surface. Les projets commenceront à un niveau de TRL autour de 4/5. Les entreprises sélectionnées pourront bénéficier de subventions allant jusqu’à 60 000 euros.
Pour le pôle Alpha-RLH, ce projet européen est un moyen de gagner en visibilité. « La plateforme nous permet d’étendre notre réseau à des pays en dehors des partenaires du projet », confirme Isabelle Tovena-Pécault, responsable « international et projets européens » d’Alpha-RLH. Le pôle veut aussi que la plateforme constitue un tremplin pour ses membres. Le spin-off du CNRS Carbon Waters, spécialiste du graphème et de l’anticorrosion, installée à Pessac, pourrait être un des grands gagnants de ce projet. Elle est d’ailleurs partenaire du projet.
Au terme des quatre années du projet, la plateforme NewSkin, mise en œuvre dans le cadre de l’initiative européenne Open Innovation Test Bed (OITB), destinée à faciliter l’intégration des nanotechnologies, devra trouver son modèle économique pour assurer sa pérennité.