L’Estia annonce une plateforme 4.0 pour le textile
L’école d’ingénieur basée à Bidart, en Nouvelle-Aquitaine, vient d’annoncer le lancement pour trois ans supplémentaires de la chaire industrielle Bali. La chaire a permis d’identifier, pendant sa première phase, les sujets d’avenir pour le secteur textile. D’ici à 2023, elle prévoit le lancement de cinq thèses Cifre et l’inauguration, en juin 2021, d’une plateforme 4.0 sur le recyclage des vêtements.
La chaire Bali a été signée en 2017 entre l’Estia et trois partenaires, Lectra, la Fondation Today Tomorrow Textile, JPS, auxquels se sont joints l’école Esmod et Belharra, spécialiste du numérique. À mi-parcours, le géant Décathlon a rejoint le projet, alors que le groupe réfléchit à « réinternaliser » sa production.
Dotée d’un budget de 200 000 euros, la chaire a permis aux acteurs d’échanger autour de cinq thèmes : la digitalisation de la matière, la RSE et la traçabilité des produits, l’automatisation/robotisation, la mode 4.0 et la production à la demande. Alors que le secteur est confronté à une crise structurelle, ses acteurs se sont persuadé de mettre en commun leurs forces. « Ce qui a d’abord intéressé les acteurs avec cette chaire, c’est de se retrouver autour de la table et de partager leurs travaux », explique Chloé Salmon-Legagneur, directrice de la chaire.
Bali II : la chaire se dote d’une plateforme
Au terme des trois premières années, les acteurs ont défini les thèmes de recherche. Bali II doit ainsi permettre de lancer cinq thèses Cifre. Une première a déjà commencé avec Belharra, et porte sur la traçabilité des approvisionnements du secteur. « Le consommateur aimerait une application sur le textile, sur le modèle de l’application Yuka », explique Chloé Salmon-Legagneur. De nouveaux acteurs ont également rejoint ce deuxième volet, comme Petit Bateau et Patatam.
Surtout, la Chaire a donné corps au projet de plateforme élaboré pendant Bali 1. La plateforme, prévue pour juin 2021, doit favoriser l’automatisation du recyclage des fibres textiles. « Elle permettra de les trier en fonction des couleurs, des matières, et de démanteler les éléments comme les zips », explique Chloé Salmon-Legagneur. Cet équipement doit permettre aux acteurs de l’habillement d’imaginer de nouveaux modèles économiques. La Région Nouvelle-Aquitaine finance l’investissement à hauteur de 930 000 euros, soit 50 % du coût total.
La Nouvelle-Aquitaine adapte le 4.0 au textile
Cet engagement de la Région s’inscrit dans un investissement de plus long terme en faveur des technologies 4.0. L’aéronautique et l’aérospatial font figure de pionniers concernant l’adoption de ces technologies. Aujourd’hui, la Région essaie de les adapter à de nouveaux secteurs.
Lancée dans le cadre de la chaire Bali, la plateforme réunit déjà 40 industriels, qui régulièrement sur sa conception et son utilisation future. « Ce qui a attiré les grands acteurs vers la chaire, comme Erame ou Petit Bateau, c’est notre capacité à mettre en œuvre les travaux de recherche élaborés au sein de la chaire à travers cet équipement. »