L’Ifremer s’associe à un fonds pour soutenir des start-up tournées vers l’océan
La prise de participation de l’Ifremer au capital de la start-up Forssea Robotics à l’été 2020 avait pour but de permettre à l’entreprise de se diversifier dans les secteurs des énergies marines renouvelables et de l’exploration scientifique © Forssea Robotics
L’Institut vient d’annoncer un partenariat renforcé avec le fonds d’investissement Swen Capital Partners. Objectif : financer de jeunes pousses françaises et internationales, tournées vers l’océan.
« Trouver des solutions ensemble pour régénérer l’océan », tel est l’objectif affiché par l’Ifremer, le fonds d’investissement Swen Capital Partners, ainsi que la BPI, dans le cadre d’un partenariat notifié en février 2022. Pour cela, une vingtaine de start-up vont être sélectionnées et soutenues, notamment financièrement. « Le fonds prévoit d’investir 120 millions d’euros, dont cinq millions ont été apportés par l’Ifremer, dans 20 à 25 jeunes pousses. C’est Swen qui prendra la décision d’investir ou non. En revanche, nous sommes en mesure d’apporter des conseils, en particulier sur la qualité technologique et l’impact des différentes solutions », explique Romain Charraudeau, directeur du partenariat et du transfert pour l’innovation de l’Ifremer. Ces jeunes pousses pourront venir du monde entier, mais il est planifié que 80 % des fonds en question soient investis en Europe.
Le fonds prévoit d’investir 120 millions d’euros
Romain Charraudeau
Deux start-up déjà soutenues
Déjà, Swen Capital Partners a annoncé récemment avoir investi dans deux start-up : OptoScale en Norvège et Noray Seafood en Espagne. « La première développe des caméras avec un recours à l’intelligence artificielle, afin de mesurer la taille et le poids des poissons, tout en détectant des parasites pénalisant l’aquaculture. Quant à la deuxième, elle propose un système fermé de production de crevettes, évitant tout rejet de pollution, avec une gestion optimisée de nourriture, ce qui permet une empreinte écologique réduite », détaille Romain Charraudeau. Trois enjeux ont été repérés en particulier dans le choix des entreprises à soutenir : la surpêche, la pollution de l’océan et les solutions en réponse aux impacts du changement climatique.
S’ancrer dans l’écosystème
Pour l’Ifremer, ce partenariat est une bonne nouvelle. C’est, en effet, l’occasion de collaborer avec certaines des jeunes pousses soutenues : « L’idée est d’accompagner l’investissement par des collaborations. En tant que centre de recherche, nous pouvons proposer nos expertises, nos moyens, pour les aider à atteindre leurs objectifs. Pour nous, il s’agit d’un formidable outil pour observer la dynamique d’innovation dans le domaine de l’océan, à une échelle internationale. C’est la possibilité de développer cet écosystème et de nous y ancrer », souligne le directeur du partenariat et du transfert pour l’innovation. Après Octo’Pousse, dispositif de l’Ifremer visant à favoriser la création de start-up sur ses thématiques, ce partenariat est donc une nouvelle façon de soutenir l’entrepreneuriat, cette fois à un degré de maturité bien supérieur.
Un milieu toujours complexe
L’Ifremer constate la création de nombreux fonds d’investissement dédiés à l’études des océans pour se tourner vers l’univers de l’océan. Romain Charraudeau se réjouit de cette tendance, mais souhaiterait aller encore plus loin : « C’est assez nouveau et, bien entendu, très positif ! L’océan est désormais dans l’agenda international, nous l’avons vu avec la tenue du One Ocean Summit. Néanmoins, je trouve que l’on manque encore de dynamique entrepreneuriale sur ce sujet, notamment en France. C’est un milieu complexe, avec des questions techniques importantes qui peuvent inquiéter les investisseurs. D’où l’importance d’apporter un arsenal d’outils, pour soutenir l’innovation ! »