L’université de Lorraine crée un réseau pour soutenir l’entrepreneuriat régional
L’Université vient de lancer R2E (Recherche & expertise en entrepreneuriat), un think tank dédié à la recherche en entrepreneuriat dans la Région Grand Est. La structure propose, par ailleurs, d’accompagner les acteurs de l’entrepreneuriat installés dans la région. Elle doit prochainement se doter d’une plateforme où les projets pourront être télédéposés et consultés.
L’Université de Lorraine a fait de l’entrepreneuriat une de ses spécialités. Et cette stratégie se traduit sur le terrain : en 2020, elle était, pour la cinquième année consécutive, l’université la plus entreprenante de France, avec 424 étudiants-entrepreneurs. Christophe Schmitt, vice-président de l’Université responsable de l’Entrepreneuriat et de l’Incubation, est un des artisans de ce succès. Chargé des différents programmes de sensibilisation et d’accompagnement à l’entrepreneuriat de l’université, il joue également un rôle important en matière de recherche dans le domaine en question, à la tête de la Chaire Entreprendre comme au sein de l’IAE Metz et dans le cadre du Cerefige (Centre Européen de Recherche en Economie Financière et en Gestion des Entreprises). Il est ainsi à l’origine de la création du réseau R2E.
Un réseau régional
R2E est un réseau de réflexion sur l’entrepreneuriat, porté par cinq établissements de l’enseignement supérieur (l’Université de Lorraine, l’Université de Strasbourg, l’Université de Reims Champagne-Ardenne, NEOMA Business School et Y Schools). Il promeut une approche interdisciplinaire du sujet, en associant des équipes de recherche provenant autant des sciences sociales, que des sciences de l’ingénierie ou de l’informatique. Ce réseau, financé par la Région Grand Est et des fonds Feder, permet d’étendre à l’échelle régionale le travail de réflexion et de soutien à l’entrepreneuriat mené au sein de l’Université. « Avec ce réseau, nous voulons aider le territoire à développer l’entrepreneuriat », résume Christophe Schmitt.
En prime, R2E veut aussi jouer un rôle opérationnel. Il fournit ainsi un accompagnement aux structures de la région Grand Est chargées d’accompagner les porteurs de projets. « Nous proposons à ces acteurs un regard réflexif, en apportant une analyse et une mise en tension de leurs pratiques avec ce qui se passe à l’international », explique Christophe Schmitt. Le think tank travaille déjà avec plusieurs d’entre eux. Il collabore notamment avec Alexis, structure d’accompagnement portée par la Région, centrée sur l’entrepreneuriat féminin. Une collaboration est également en cours avec le programme pour les entreprises à forte croissance de Scal’E-Nov. Le réseau bénéficie en contrepartie d’informations de terrain pour mener ses travaux de recherche. Pour développer ses collaborations, le réseau se dote prochainement d’une plateforme sur laquelle il sera possible de télédéposer ses propositions.
Une vision de l’entrepreneuriat
Christophe Schmitt intervient depuis des années au sein de son université sur les problématiques d’entrepreneuriat. Autour de la notion de « 3M », créé pour définir l’entrepreneuriat (moi, mon projet et mon écosystème), le chercheur intervient par exemple sur les questions de sensibilisation à l’entrepreneuriat. « Proposer des réunions sur l’entrepreneuriat ne suffit pas, car elles ne font venir que les personnes déjà convaincues et motivées, il faut s’adresser au plus grand nombre lorsque l’on parle d’entrepreneuriat. ».
Il connecte également les porteurs de projets de l’université avec l’écosystème de l’entrepreneuriat en Grand Est. « Nous nous positionnons comme des facilitateurs. Nous faisons notamment attention à ce que les parcours des entrepreneurs ne soient pas trop linéaires, et qu’ils puissent entrer en contact avec toutes les structures utiles pour mener à bien leur projet », détaille Christophe Schmitt. Dans une région où de nombreux projets sont conduits avec les acteurs limitrophes du Grand Est, Christophe Schmitt insiste également sur l’importance de ces structures pour garder sur place les porteurs de projets. « Partir, c’est repartir de zéro », explique-t-il.