Le Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), avec son observatoire de recherche atmosphérique francilien, le Sirta, souhaite diffuser son expertise en matière climatique auprès du monde socio-économique. L’équipe du LMD propose, notamment, d’améliorer la connaissance de la ressource solaire pour permettre aux différents acteurs de la filière d’optimiser l’exploitation de cette énergie.

Le Laboratoire de météorologie dynamique (LMD), l’un des vingt-trois laboratoires du Centre de recherche de l’École polytechnique, par ailleurs intégré au sein du Centre interdisciplinaire Energy4Climate (E4C) de l’Institut polytechnique de Paris, bénéficie d’une expertise unique en France. S’appuyant, notamment, sur l’Observatoire de recherche atmosphérique (Sirta), qui regroupe 150 instruments de mesure, le LMD est spécialisé dans l’analyse des phénomènes et des données météorologiques, en particulier d’images satellites de la surface de la Terre jusqu’à la haute troposphère. Le LMD s’est concentré, ces dernières années, sur l’observation de sites, via l’analyse de données micro-météorologiques comme le vent, l’irradiance, les nuages, le brouillard. Il a aussi orienté ses travaux pour répondre à l’essor de phénomènes climatiques inédits, tels les îlots de chaleurs, et de nouvelles sources d’énergie (renouvelables…).

Cap sur le solaire

Portée par FX-Conseil, la filiale de valorisation de la recherche de l’École polytechnique, le LMD vise aujourd’hui à mieux diffuser ce savoir-faire auprès des acteurs socio-économiques. Il souhaite promouvoir sa capacité à mesurer et à prévoir de façon fine le rayonnement solaire. Objectif : optimiser le dimensionnement des installations de panneaux photovoltaïques, leur implantation et l’exploitation de la production. Une surestimation de 5 % de l’ensoleillement peut entraîner un manque à gagner de près de 8 GWh par an dans le cas d’une centrale de 100 MWc, rappelle le LMD. Cette expertise pourrait aussi répondre aux développements de certains usages particuliers du solaire, comme l’agrivoltaïsme, en plein boom. « L’agrivoltaïsme se développe depuis près de trois ans. Nous avons monté en réponse des équipes multi-instrumentées pour les acteurs de ce secteur », explique Sylvain Cros, ingénieur de recherche, spécialiste du traitement d’images satellite pour la modélisation du gisement solaire au sein du LMD. Des données qui peuvent être précieuses. « Nous pouvons ainsi renforcer le dossier d’acteurs qui souhaitent installer des fermes solaires, par exemple. Ces derniers ont besoin de jeux de données plus fiables pour renforcer leur stratégie d’autoconsommation via un EMS (Energy Management Systems) », développe Sylvain Cros.

Nous pouvons ainsi renforcer le dossier d’acteurs qui souhaitent installer des fermes solaires, par exemple

Sylvain Cros

Anticiper le réchauffement climatique

De nouvelles données qui peuvent aussi être utilisées pour mieux intégrer les conséquences du réchauffement climatique sur les futures installations. « Avant de construire une centrale solaire, il est nécessaire d’avoir accès à des prévisions à dix ou quinze ans sur le climat. Le changement climatique va, par exemple, modifier la bande spectrale, et ainsi le rendement des panneaux photovoltaïques. Nous savons que le dérèglement climatique va avoir pour effet de réduire l’ensoleillement dans certaines régions arides. Il faut désormais quantifier ce phénomène », précise Sylvain Cros.

Énergéticiens et assurances

FX-Conseil travaille donc sur une large gamme d’offres à destination des acteurs socio-économiques. « Nous proposons des études sur le potentiel des projets (due diligence), des accompagnements sur la prévision des gisements et de la production des EnR. Notre offre concerne également les méthodes de prévision en elles-mêmes et la prise en main de logiciels, des études de résilience climatique de systèmes énergétiques et de bâtiments, ainsi que du conseil aux organisations (industries, collectivités locales) pour la définition de leur stratégie climat. Nous pouvons aussi fournir des jeux de données certifiés aux entreprises, pour qu’elles puissent faire tourner et évaluer leurs modèles », indique Georges Favre, responsable du développement de FX-Conseil.

Grâce à ces nouvelles offres, l’équipe ambitionne de s’adresser à tout acteur impliqué dans la production et l’optimisation de l’usage de sources d’énergie renouvelable. Elle entend aussi accompagner les acteurs du monde de la finance (banques, fonds d’investissement, assurances) pour les aider, entre autres, à prédire les extrêmes climatiques et leurs conséquences.